Responses by Burkina Faso ED Boureihiman Ouédraogo
Les défis
Les défis auxquels l’ABBEF est confrontée en ce temps de crise sanitaire de COVID19 sont multiples et diversifiées. Ce sont essentiellement :
- La continuité des services liés à l’avortement avec la décision du couvre-feu et la mise en quarantaine des villes touchées par la pandémie
- La continuité des services de PF, de Gynécologie, d’IST/VIH, de soins néonatal et infantile dans un contexte de distanciation sociale
- La mise en œuvre des mesures d’hygiène et de barrières de lutte contre la maladie au niveau des points de prestation et au niveau des équipes mobiles,
- La poursuite de l’approvisionnement des intrants,
- La mise place d’interventions adressées aux populations les plus vulnérables (les jeunes, les populations déplacées).
- La poursuite des activités de sensibilisation et communication pour le changement de comportement
Ce que l’ABBEF fait différemment face à la situation
- Mise en place d’un comité de suivi des mesures de lutte contre la maladie à coronavirus au sein de l’ABBEF. Ce comité fait un point hebdomadaire sur l’évolution de la pandémie au niveau national, élabore des micro-projets de réponse à la pandémie
- Réalisation dans les salles d’attentes des Points de Prestation de Services (PPS) de causeries de groupes prenant en compte les mesures barrière de lutte contre la maladie à Coronavirus.
- L’accès aux PPS est conditionné par le lavage systématique des mains au savon et à la solution hydro-alcoolique
- Port du masque obligatoire pour les clientes et les prestataires dans les salles de consultation.
- Utilisation des réseaux sociaux pour des discussions sur la SSR des adolescents et jeunes.
- Mise en place de télétravail et restriction du personnel dans les bureaux
- Mise en place du service minimum dans toutes les cliniques avec réduction du nombre de clients par jour
Stratégie de réajustement pour la mise en œuvre des activités et la continuité des services
- Mise en place d’un système de rotation des prestataires pour l’offre des services
- Limitation du nombre journalier de clients par PPS.
- Limitation du nombre de personnes lors des séances de causerie à 10 personnes par séance et 05 fois par jour pendant 30 minutes.
Nouveaux modèles de prestation de services
La restriction des mouvements de la population, les ruptures de stocks au niveau de certaines formations sanitaires du public ont amené l’ABBEF à initier une stratégie avancée au niveau de la région du Centre Ouagadougou pour l’offre de services de PF avancée au sein de ces structures.
En outre, les prestataires dans les PPS seront formés sur la prise en charge des victimes de violences basées sur le genre(VBG). Les PPS vont enregistrer systématiquement les VBG et mettre en place un dispositif de prise en charge (soutien médical, psychologique, juridique et sociale).
Approche différente et nouvelle façon de faire les choses et innovations
Les effets positifs des mesures barrières : port systématique des masques par les clientes, lavage des mains et distanciation sociale
Les équipements mis à la disposition des prestataires pour leur protection et celle des clients ont mis en confiance la population qui fréquente les PPS de l’ABBEF car au début ce n’était pas évident avec la psychose, les clients avaient peur de fréquenter les services de santé au risque d’être contaminés par le virus.
L’ABBEF a intégré les mesures barrière dans sa façon d’offrir les prestations. Les clientes se lavent systématiquement les mains au savon ou avec un gel hydro-alcoolique. Dans les salles d’attente un espace de 1 mètre est laissé entre deux clientes et le port du masque est obligatoire avant l’accès à la salle de consultation. Les prestataires organisent des réunions bilan avec le comité de suivi du plan de réponse à la pandémie de ABBEF toutes les deux semaines pour faire le point de la prise en compte des mesures et faire des propositions d’amélioration des nouvelles choses à mettre en place.
Utilisation des réseaux sociaux comme moyen de continuer les activités de sensibilisation
Chaque soir l’AM anime dans un groupe télégramme de plus de 600 membres des discussions sur la santé de reproduction des adolescents et jeunes. Ceci pour occuper utilement les Jeunes pendant le couvre-feu.
L’équipe IEC du siège a mis en place du service Allo-Suivi des Travailleuses de sexes (TS) au niveau des Cliniques. Parmi les mesures du gouvernement, il y a la fermeture des débits de boisson et les lieux de divertissement nocturne. Cette mesure a fait que les TS ne viennent plus à la clinique pour leur suivi. Cela qui a conduit les animateurs sociaux à les appeler individuellement pour prendre de leurs nouvelles et faire un counseling à distance et ainsi leur donner RDV pour leur offrir des services gratuitement.
L’AM poursuit les campagnes d’information sur la SSR/PF, soit en ligne ou avec des crieurs publics.
Le Président National du MAJ Burkina Faso a été interrogé par l’organe de presse en ligne BURKINA 24 sur l’impact de cette maladie sur les questions de DSSR. Le Responsable du CEJ-de OUAGA a été interviewés par un média en ligne OUAGA.com sur le thème « les services de santé sexuelles : COVID 19 ralenti la fréquentation des jeunes ».
A travers les plateformes numériques les jeunes organisent des discussions de groupes sur les thèmes sur la SSR/PF, ils publient des photos et des messages d’information sur le COVID19. La plateforme est utilisée également pour indiquer les lieux qui continuent à offrir des services de SSR/PF pendant la période de la crise. Les animations sur les plateformes regroupent plus de 600 jeunes membres et s’inscrivent dans le contexte du couvre-feu.